« J’ai testé pour vous l’installation de l’artiste Shoichi Hasegawa… »

« J’ai testé pour vous l’installation de l’artiste Shoichi Hasegawa… »

 

Elles fleurissent dans tout Paris : petite, chaleureuse, monumentale, dépouillée ou encore fantaisiste, pas un arrondissement de la capitale ne vivrait sans sa galerie d’art. Mais comment accueille-ton un artiste dans ces viviers de culture et d’échange ?   Parmi les 200 galeries recensées dans la ville lumière, j’ai testé pour vous l’installation du peintre  Shoichi Hasegawa à l’espace Jourdain dans le 19ème arrondissement.

 Je franchis les portes du lieu où l’artiste japonais va exposer une centaine d’œuvres (inspiration). Déjà, l’on sent l’odeur des cerisiers japonais.

 Ça palpite, ça déambule, ça s’affole aussi. Marie-Jeanne Petit, directrice de la galerie défile dans les pièces avec sous les bras aquarelles et gravures. Où les mettre ? Comment les agencer ? C’est un foisonnement de couleurs et de scénettes qui passent devant mes mirettes. Jolie rime me direz-vous, et vous êtes dans le vrai, ici en compagnie de l’artiste originaire de Yaizu au Japon, la peinture n’est que poésie. Shoichi Hasegawa est l’un des maîtres de l’abstraction. Mais attention avant de plonger dans un voyage onirique, la galeriste doit organiser les lieux.

 La livraison est arrivée : reste à déballer les cartons, en vérifier le contenu. Pas  d’oublis ? Ouf. Les encombrants ne sont pas passé à l’heure prévue, difficile de circuler librement au milieu des emballages. Et la femme de ménage ? La rappeler. Et la livraison des chaises ? Panique, il faut qu’elle aille les récupérer elle-même, vite en voiture…

 Reste maintenant à agencer les toiles choisis par ses soins. Les œuvres arrivent nues, à elle de commander des cadres, de les monter… Un mètre à la main, le téléphone en mains-libres, la maîtresse des lieux s’organise avec l’artiste sur la taille des cadres…  Double appel : les organisateurs du cocktail ont besoin de quelques renseignements !

 Une exposition, c’est aussi beaucoup de communications : il faut contacter la presse pour que avoir une visibilité médiatique maximale. Il y a aussi  toute la partie technique a peaufiner : l’alimentation du site, les plaquettes pour les 3000 inscrits à la newsletter. Les accusés de réception arrivent en grappe dans  la boîte mail. Ça y est, le projet va se propager…

 Mais l’artiste dans tout ça ? Shoichi Hasegawa ne s’occupe de rien, il a été choisi par la galeriste et en fouillant dans ses tiroirs, ils se sont mis d’accord sur les toiles à exposer. C’est décidé, ce sera une rétrospective de son œuvre. Il y aura donc des inédits comme par exemple, le bateau ivre, l’envol floral… Marie-Jeanne se réjouit d’avance, coup de téléphone : M. Hasegawa « oui monsieur, comment une jeune japonaise viendra faire de la musique japonaise, bah, oui, d’accord.. » Son instrument fait plus de 2 mètres ? Heu…Oui, on ira la chercher, je vais mesurer le coffre de la voiture… » Marie-Jeanne serre les dents, il lui faut alors tout revoir l’agencement de la salle… Mais elle le sait, on ne refuse rien à un artiste. Alors pas le temps de rêvasser sur ses aquarelles…

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