Jean lacouture,le monde est son métier
Le 26 février, Jean Lacouture nous ouvrait les portes de son domicile pour évoquer son dernier « Sont-ils morts pour rien? Un demi-siècle d’assassinats politiques» (éditions du Seuil), écrit en collaboration avec Jean-Claude Guillebaud. L’occasion était pour belle pour moi d’interroger l’ancien journaliste du Monde sur sa longue carrière et les raisons qui l’ont poussé vers ce métier. En 2007, il publiait «Le monde est mon métier » coécrit avec Bernard Guetta. Dans ce livre qui se présente sous la forme d’un dialogue entre les deux journalistes, chacun confronte ses expériences, ses enthousiasmes et ses déceptions, à travers les évènements forts qui ont marqué leur carrière.
Journaliste et historien
Né en 1921 à Bordeaux, Jean Lacouture a fait ses études secondaires dans cette ville, chez les jésuites, et ses études supérieures (licence de droit et de lettres) à Paris où il obtient un diplôme de sciences politiques. À la fin de la guerre, il est attaché de presse du Général Leclerc.
Jean Lacouture a commencé sa carrière à Combat en 1950 comme rédacteur diplomatique, puis au Monde en 1951. En 1953, il est correspondant de France soir au Caire. Jean Lacouture est de retour au Monde en 1957 où il devient chef du service outre-mer, puis grand reporter jusqu’en 1975.
Homme de gauche, Jean Lacouture a soutenu tous les mouvements de décolonisation et la gauche au pouvoir en France à partir de 1981. Il travaille ensuite pour le Nouvel Observateur, puis L'Histoire… Il a ramené des reportages et des analyses sur le Vietnam, l'Égypte, l'Algérie, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est, etc.
Parallèlement, Jean Lacouture est directeur de collection au Seuil de 1961 à 1982 et professeur à l’IEP de Paris entre 1969 et 1972. Il est surtout connu pour son œuvre de biographe : Hô Chi Minh, Nasser, Blum, De Gaulle, Mauriac, Mendès-France, Mitterrand, Montesquieu, Montaigne, Malraux, Germaine Tillion, Champollion, Rivière…